La pêche à la mouche, plus simple qu’il n’y paraît à pratiquer, permet d’attraper tous les poissons du monde.
Que cela soit avec une mouche artificielle flottante communément appelée mouche sèche ou sous l’eau avec une imitation d’insecte aquatique (invertébré), appelée nymphe ou noyée ou bien encore avec une imitation de poisson ou de crustacé, appelée streamer la pêche à la mouche, réputée comme élitiste, s’est largement démocratisée à travers le monde.
Internet et tous ses vidéos de techniques étant pour beaucoup dans l’essor de cette pratique de pêche. De plus en plus d’adeptes se sont joints au mouvement dans les 30 dernières années. Tous plus passionnés les uns que les autres, beaucoup de pêcheurs à la mouche vont jusqu’à confectionner leurs mouches artificielles.
Pratiquée aussi bien en mer qu’en eau douce elle nécessite cependant une certaine connaissance de la proie à capturer et de son environnement. Il est donc indispensable de bien connaître les proies recherchées par le poisson pour pouvoir les reproduire. Afin de donner forme à une imitation qui ressemble parfois à la perfection à la nourriture habituelle du poisson convoité, les artisans utilisent des poils, des plumes et des fibres synthétiques sur un hameçon à œillet.
La truite, par exemple, se nourrit essentiellement d’insectes aquatiques et terrestres, tombés sur la surface de l’eau ou au cours de leur transformation pour les insectes invertébrés aquatiques. Les poissons plus âgés, par contre, jettent leur dévolu sur des poissons plus petits ou même plus rarement, sur de petits reptiles (lézards, serpents), rongeurs, batraciens ou crustacés.
Tout ce qui fait sa nourriture peut être imité. Il faut ensuite que le pêcheur réussisse à présenter, de façon naturelle, l’offrande à la truite : avec ou sans animation, en surface ou sous l’eau.
La pêche sèche
La pêche à la mouche en surface avec une imitation d’insecte flottant est appelée « pêche sèche ». Elle se pratique en général uniquement grâce au mouvement de l’eau, en dérive inerte, c’est-à-dire que la mouche flotte sur l’eau et suit son mouvement.
Une fois que le pêcheur a repéré le poisson en activité, grâce aux ronds d’eau qu’il créé quand il aspire les insectes dérivant en surface (les moucheurs appellent cette déformation de surface un bouillon), le pêcheur cherche à identifier le menu du moment. Il scrute la surface à la recherche d’insectes qui pourraient dériver au même moment. S’ils sont nombreux et qu’ils se ressemblent, alors le choix de la mouche en est facilité. Un appât artificiel de même taille, de forme similaire et de couleur proche fera l’affaire.
Reste ensuite à présenter la mouche au poisson de façon la plus naturelle possible… En fonction de la largeur et de la pente du cours d’eau, il vous faudra pêcher court, à quelques mètres de soi pour les torrents ; ou bien long, à une douzaine de mètres, pour les grandes rivières.
L’action de pêche se fera généralement à l’arrière de la prise pour permettre à notre mouche de dériver au-dessus d’elle, tout naturellement. Mais parfois, on doit « attaquer » le poisson par son côté, quand il est impossible d’arriver par son arrière. C’est pour cette raison que les cannes à pêche pour la pêche à la mouche sont, d’ordinaire, plus longues. En effet, le choix de longueur de canne se situe entre 7’ et 10’ généralement (la longueur, s’adaptant au type de plan d’eau et de pêche souhaitée).
En l’absence de bouillons de surface, indiquant la présence de poissons, le pêcheur peut soit faire une pêche sèche et jouer sur l’instinct de réflexe de la truite, soit pêcher sous la surface, au plus près du fond, là où le poisson est plus à même de passer l’essentiel de son temps.
La pêche noyée
La pêche noyée se pratique entre le fond et la surface. Comme son nom l’indique, cette technique consiste à imiter un invertébré sous l’eau, muant et migrant vers la surface pour devenir un insecte volant. On peut utiliser jusqu’à trois imitations de mouches, montées sur la ligne.
Une à l’extrémité, souvent lestée, et deux positionnées tour à tour, légèrement avant la mouche de fond. La pêche se pratique devant la truite, en formant des arcs de cercle. Le positionnement du pêcheur est généralement perpendiculaire à l’action. Le lancer s’effectue légèrement derrière la prise, puis le pêcheur pivote du tronc pour accompagner la dérive vers l’avant de la truite. De légères animations sont possibles quand le poisson boude nos mouches!
À la touche, il ne faut surtout pas ferrer ! Sous peine de casser la ligne ou de rater le poisson ! Le poisson se pique généralement tout seul, grâce à l’inertie de la ligne.
La pêche en nymphe au fil/roulette
Cette pêche utilise en général des imitations plus lourdes qu’en noyée et tend à reproduire le déplacement d’invertébrés sur le fond ou bien la dérive accidentelle de ces mêmes insectes au fil de l’eau. On ne cherche pas à reproduire l’émergence d’un insecte, donc pas d’effet prononcé de montaison vers la surface. Les appâts sont lestés lors de la phase de montage.
Cette pêche est baptisée « pêche au fil » ou « pêche à la roulette » suivant les poids de nymphe(s) employé. On utilise généralement un indicateur pour mieux visualiser les touches et définir la profondeur de pêche, il en existe de multiples : fils colorés, guide-fil, fil tire-bouchonné…
Question nymphe, il vaut mieux en mettre une seule au début pour éviter les emmêlages et passer à deux, éventuellement, par la suite, la nymphe de pointe étant toujours plus lourde.
La pêche se pratique positionnée vers l’arrière de la truite ou légèrement de côté dans le cas d’un petit cours d’eau rapide ou bien plus latéralement lors de la prospection d’un débit plus important.
La discrétion sera de rigueur puisque cette pêche se réalise juste sous la canne, donc très près du poisson. C’est pour cette raison qu’une canne longue, minimum 10 pieds, devra être utilisée.
Une fois le lancer effectué, le pêcheur doit accompagner la dérive et maintenir sa nymphe près du fond. On peut ferrer lorsque la ligne se trouve ralentie ou bloquée, signe éventuel de la touche d’un poisson
La pêche en nymphe au fil à plat
Le matériel est le même qu’à la roulette, seul le mode de prospection change; la pêche est pratiquée amont généralement, en lançant entre 8 et 12 mètres. L’indicateur (fil coloré) positionné sur la ligne en amont de la nymphe sera graissé. C’est à travers lui que l’on détectera la touche, à la manière d’une pêche au flotteur.
Pour être efficace, il faudra choisir un lestage de nymphe suffisant pour que la nymphe se situe proche de la couche de fond durant la dérive. De même, la nymphe ne devra pas être trop lourde, sous peine d’accrocher régulièrement au fond et de provoquer des fausses touches.
La pêche en nymphe à vue
Pour pêcher à vue, bien évidemment l’eau doit être claire voire limpide. Mais il faut bien entendu aussi voir la truite. Et ce n’est pas toujours facile. Mais quand cela est rendu possible, cette pêche est excitante au plus haut point, justement par le fait qu’elle soit visuelle. Un must !
Le choix de la nymphe se fait après avoir bien analysé la situation : débit, profondeur, activité de la truite, activité des invertébrés en surface. Ce n’est qu’ensuite que l’on peut choisir le modèle.
Il faut atteindre la couche d’eau où se tient la truite et s’assurer que la nymphe n’a pas un comportement anormal (immersion trop rapide, passage trop rapide, mouvement bizarroïde…). La dérive inerte, sans créer de mouvement, est préférable pour commencer. Le ferrage ne peut se faire qu’en analysant le comportement et le déplacement du poisson, d’où l’obligation de toujours rester bien concentré visuellement sur le poisson. Une canne de 9' ou 10' convient bien.
La pêche au streamer
Cette pratique de pêche est incitative, à la différence des précédentes. Le streamer est en fait une mouche leurre qui généralement imite un poisson (vairon, goujon, chabot, loche, truitelle). Elle permet donc d’attraper régulièrement de belles truites aux mœurs carnassières.
Pour cette pêche, la ligne est souvent plongeante afin de pouvoir positionner le leurre plus en profondeur. On parle de soie plongeante à la différence de la pêche sèche où on utilise une soie flottante.
La pêche se pratique plutôt en aval, et on peut procéder de la même façon qu’en pêche noyée. Comme la pêche est incitative, il faut animer le streamer en procédant à des tirées / relâchées en relevant le bout de la canne qui suit la dérive de la soie. La touche est violente, mais comme en noyée, il ne faut pas ferrer ou à peine !
Du fait de devoir combattre de jolies truites, le canne et la soie devront être relativement puissante (normée 5 ou 6) pour pouvoir venir à bout des prises de choix, tout en possédant une certaine progressivité en pointe pour assurer l’auto-ferrage.
La pêche à la mouche est une pratique de pêche passionnante et complète, pour qui veut se donner la peine de l’essayer! Elle est particulièrement excitante car elle intègre la joie de d’analyser, d’observer la prise et de la chasser, plus activement qu’une pêche à lancer léger.
Bien entendu, pour réussir, il faut avant tout savoir bien lancer. Ensuite, il est utile d’apprendre à connaître le milieu que l’on prospecte, connaître les poissons recherchés, leur nourriture, savoir lire le milieu, connaître le matériel, maîtriser les techniques de montage de ligne adéquats, choisir la technique applicable en l’instant, etc.
Alors, pour acquérir les bases, passage un peu rébarbatif pour ceux qui s’essayent seul, pensez à intégrer un club ou apprenez de manière accélérée grâce à un moniteur-guide de pêche spécialisé dans cette pratique. Il existe même des stages de pêche à la mouche. En plus de tous les vidéos que l’on trouve sur le net!
Finalement, la pêche à la mouche n’a pas de fin dans sa pratique, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle est si passionnante. Elle requiert, certes, une technique et des connaissances. Mais si vous appréciez la pêche, si vous retrouver en pleine nature vous enchante, c’est assurément une activité toute indiquée pour vous. Alors, si vous hésitez à vous y mettre, sachez qu’une fois qu’on y goûte, c’est pour toujours, passionnément!
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